Je noterai sur cette page les extraits et les titres des livres que j'ai aimés.

 

Blue. Musique de In the mood for love.

 

- Extrait du livre de Boris Cyrulnik, Le murmure des fantômes, publié chez Odile Jacob. Il parle de Marilyn Monroe.


"Personne ne pouvait deviner que c'était un fantôme. Elle était trop jolie pour ça, trop douce, rayonnante. Une apparition n'a pas de chaleur, c'est un drap froid, un tissu, une ombre inquiétante. Elle, elle nous ravissait. On aurait dû se méfier . Quel pouvoir avait- elle pour tant nous charmer, nous saisir et nous emporter pour notre plus grand bonheur? Nous étions piégés, au point de ne pas comprendre qu'elle était morte depuis longtemps. En fait, Marilyn Monroe n'était pas complètement morte, un peu seulement, par moments un peu plus.  Sa mère, atrocement malheureuse, chassée de l'humanité parce qu'elle avait mis au monde une petite fille illégitime, était hébétée de malheur. Un bébé ne peut pas se développer ailleurs qu'au milieu des lois inventées par les hommes, et la petite Norma Jean Baker, avant même de naître, se trouvait hors la loi. Sa mère n'a pas eu la force de lui offrir des bras sécurisants tant sa mélancolie remplissait son monde. Il a fallu placer la future Marilyn dans des orphelinats glacés et la confier à une succession de familles d'accueil où il était difficile d'apprendre à aimer. Les enfants sans famille valent moins que les autres.
Le fait de les exploiter sexuellement ou socialement n'est pas un bien grand crime puisque ces petits êtres abandonnés ne sont pas tout à fait de vrais enfants. Certains pensent comme ça. Pour poursuivre malgré les agressions, la petite "Marilyn dut se mettre à fantasmer, à se nourrir de la douleur même, avant de sombrer dans la mélancolie et la folie de sa mère".
Alors elle a déclaré que Clark Gable était son vrai père et qu'elle appartenait à une famille royale. Tant qu'à faire ! Elle se constituait ainsi une vague identité puisque, sans rêves fous, elle aurait eu à vivre dans un monde de boue. Quand le réel est mort, le délire procure un sursaut de bonheur.
Alors elle a épousé un champion de football pour qui elle a cuisiné chaque soir des carottes et des petits pois dont les couleurs lui plaisaient tant.
A Manhattan où elle a suivi des cours de théâtre, elle est devenue l'élève préférée de Lee Strasberg, fasciné par sa grâce étrange. Souvent déjà, elle avait été morte. Il fallait beaucoup la stimuler pour qu'elle ne se laisse pas aller à la non-vie. Elle s'engourdissait, ne quittait pas son lit, et ne se lavait plus. Quand un baiser la réveillait, celui d'Arthur Miller pour qui elle s'est faite juive, de John Kennedy ou d'Yves Montand, elle se ranimait, éblouissante et chaleureuse, et personne ne se rendait compte qu'il était ravi par un fantôme. Marilyn n'a jamais été complètement vivante mais nous ne pouvions pas le savoir tant son merveilleux fantôme nous ensorcelait.
(...)Le lien et le sens, les deux mots qui permettent la résilience, M.M n'a jamais pu les rencontrer. Sans liens et sans histoire, comment pourriez- vous devenir vous -même? Quand la petite Norma a été placée dans un orphelinat, personne ne pouvait penser qu'un jour elle deviendrait une Marilyn à couper le souffle. La carence affective avait fait d'elle un oisillon déplumé, tremblant, recroquevillé.
  Les changements incessants de familles d'accueil n'avaient pas permis d'organiser autour d'elle une permanence affective qui lui aurait permis d'acquérir le sentiment d'être aimable. Si bien que lorsqu'elle est arrivée à l'âge du sexe, elle s'est laissée prendre par qui voulait bien d'elle. Quand les hommes n'en profitaient pas sexuellement, ils l'exploitaient financièrement. Darryl Zanuck, le producteur de cinéma, avait intérêt à la considérer comme une tête de linotte, afin de faire fortune en la louant à d'autres studios. Et même ceux qui l'ont sincèrement aimée n'ont pas su pénétrer dans son monde psychique pour l'aider à faire un travail d'historisation qui aurait donné sens à son enfance basculée. Ses amants amoureux se sont voluptueusement laissé piéger par la magnifique image de la douce Marilyn. Aveuglés par tant de beauté, nous n'avons pas su voir son immense désespoir.
Elle est restée seule dans la boue où, de temps en temps, nous lui jetions un diamant...jusqu'au jour où elle s'est laissée partir."

 

-O Solitude de Catherine Millot , publié chez Gallimard.

"L'amour prendrait sa source, nous dit Proust, dans les affres de la détresse enfantine. Il serait la résurgence des états nerveux de l'enfance [...] L'amour, primo-infection sujette à récidive, dont on ne guérit jamais tout à fait, une fois contracté son bacille, mais qui connaît des rémissions entre deux rechutes. Maladie avec laquelle il faudra désormais compter et composer, et qui fait naître, à côté de l'ancienne, une personnalité nouvelle dont on n'est pas maître, aux antipodes, parfois, de celle que l'on croyait inaltérable, et dont on pensait qu'elle composait une identité immuable." p.23, 24.

"Lire est comme une rencontre amoureuse qui n'aurait pas de fin. Ici pas d'arrachement, mais une succession sans rupture, voire une coexistence heureuse de liens multiples, durant parfois toute la vie. Cela commence par un coup de foudre pour un livre. Alors je lis tout de lui. Puis vient l'accomplissement de l'amour qu'est l'écriture. Ecrire, pour moi, veut dire élire un compagnon de prédilection, un peu comme on se décide à s'engager dans une liaison qui durera des mois, voire des années, jusqu'à ce que son fruit arrive à terme."p.80.

 

-Ni toi ni moi de Camille Laurens, publié chez P.O.l

"Peu de gens s'intéressent de près à l'angle mort, jusqu'à l'obsession et à la douleur: il y a les analystes, et il y a les écrivains. Ils s'intéressent à la mort dans la vie, non pas au sens philosophique et stoïcien d' "apprendre à mourir, non, ce n'est pas la mort lointaine qui les préoccupe, c'est la mort maintenant, la mort imminente: ce qui est mort dans ce qui prétend vivre, ce qui tue dans ce qui croit aimer. Il faut de la détermination et de la hardiesse pour affronter la réalité sous cet angle-là, ce n'est pas de gaieté de coeur, on est seul, tout le monde ne risque pas le coup." p.367,368

-Marilyn dernières séances de Michel Schneider, publié chez Grasset.

-Je ne suis pas celle que je suis de Chahdortt Djavann,publié chez Flammarion.

-Mourir de dire. La honte de Boris Cyrulnik, publié chez Odile Jacob.

-Le conflit. La femme et la mère d' Elisabeth Badinter, publié chez Flammarion.

-Le roman des maisons closes de Nicolas Charbonneau et Laurent Guimier, publié aux éditions du Rocher.

-Le crépuscule d'une idole. L'affabulation freudienne de Michel Onfray,publié chez Grasset.

-Le testament d'Olympe de Chantal Thomas, publié au Seuil.

Très intéressante évocation des roués libertins au XVIII° siècle.

-Coeur cousu de Carole Martinez, publié chez Gallimard. Folio.

-Les folles d'enfer de la Salpêtrière de Mâkhi Xenakis, publié chez Acte Sud.

 On peut y voir des sculptures de ces femmes sacrifiées, faites par l'auteur.

-Le passager de J.C Granjé, publié chez Albin Michel.

-Les mystères de Druon de Brévaux.Lacrimae, d'Andrea H. Japp, publié chez Flammarion.

-En nous la vie des morts de Lorette Nobécourt, publié chez Grasset.

"Pour emprunter le chemin de la soif(...) il faut y être poussé, il faut n'avoir aucune autre issue que celle-là sinon la mort. C'est un chemin si aride, et si nu, sans rien ni personne à qui se raccrocher, excepté soi-même.  C'est par désespoir qu'on bascule dans la quête d'autre chose, quand plus rien ne fait sens, que tout a été brûlé.(...) Peut-être qu'à force de peine, on gagne la paix, mais quelle est cette paix, si pour la trouver il faut la gagner à la manière d'une guerre que l'on perd?" p.102, 103.

-Ma Mor est morte de Paul de Brancion. Editions Bruno Doucey.

"Cela est tellement merveilleux de parler sans limite baignant dans la vérité, le franc-parler, la vérité au risque du meutre. Ne pas biaiser. [...] Je vais jusqu'au néant effrayé de moi-même et de ce qui me reste de vie. Chahuté, sans aucune sagesse."p.125

-L'ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon. Livre de poche.

"Les hasards sont les cicatrices du destin. Le hasard n'existe pas(...) Nous sommes les marionnnettes de notre inconscience."p.578

"Un livre est un miroir où nous trouvons seulement ce que nous portons déjà en nous." p.632

-Rue des archives de Michel del Castillo, publié chez Gallimard.

" L'enfant resterait à jamais le chien qu'on jette par la portière et court derrière la voiture, langue pendante. Les séparations le déchirent parce que toutes le renvoient à l'unique séparation." p.243

-Les particules élémentaires de Michel Houellebecq, publié chez Flammarion.

" L'humour ne sauve pas; l'humour ne sert en définitive à peu près à rien. On peut envisager les événements de la vie avec humour pendant des années, parfois de très longues années, dans certains cas on peut adopter une attitude humoristique pratiquement jusqu'à la fin; mais en définitive la vie vous brise le coeur. Quelles que soient les qualités de courage, de sang-froid et d'humour qu'on a pu développer tout au long de sa vie, on finit toujours par avoir le coeur brisé. Alors, on arrête de rire. Au bout du compte il n'y a plus que la solitude, le froid et le silence. Au bout du compte, il n'y a plus que la mort." p.361

-La tentation du nihilisme de Roland Jaccard. Livre de poche.

"Même quand on cesse d'y croire, on ne renonce pas à être aimé, fût-ce par Dieu ou par son chien.(...) Rien ne nous terrorise plus que cette hémorragie narcissique toujours menaçante, et nous embrassons autrui faute de pouvoir nous embrasser nous-même."p.22.

 -L'élégance du hérisson de Muriel Barbery, publié chez Gallimard.

"Etre dans une maison de retraite, c'est sûr, c'est la fin du respect. Quand on y va, ça veut dire:"Je suis fini(e), je ne suis plus rien, tout le monde, y compris moi, n'attend plus qu'une chose: la mort, cette triste fin de l'ennui."p.134

"Il faut vivre avec cette certitude que nous vieillirons et que ce ne sera pas beau, pas bon, pas gai. Et se dire que c'est maintenant qui importe: construire, maintenant, quelque chose, à tout prix, de toutes ses forces." p.137

-Le rabaissement de Philip Roth, publié chez Gallimard.

-Rêves oubliés de Léonor de Récondo, publié par Sabine Wespieser éditeur. 

Electrochocs de Martine de Rabaudy, publié chez Flammarion.

- Quatre petits bouts de pain de Magda Hollander-Lafon, publié chez Albin Michel.

-Mars de Fritz Zorn, publié chez Gallimard. 

- Mensonges sur le divan d' Irvin Yalom. Galaade Editions.

Un livre très drôle sur les relations thérapeutes et patients.

-Démons me turlupinant de Patrick Declerck. Gallimard.

-Socrate dans la nuit de Patrick Declerck. Folio.

Deux ouvrages très intéressants, lucides et  tendres.

-Le bonheur conjugal de Tahar Ben Jelloun. Gallimard.

-La carte et le territoire de Michel Houellebecq. Flammarion.

-Trois femmes puissantes de Marie NDiaye. Gallimard.

-Journal d'un tueur sentimental de Luis Sepulveda.Métailié.

-Syngué Sabour de Atiq Rahimi. POL.

Superbe monologue d'une femme qui sort du silence.

-L'échelle des sens de Franck Ruzé. Albin Michel.

-Je suis un homme de Marie Nimier. Gallimard.

-Pays de neige de Yasunari Kawabata. Livre de poche.

-Les belles endormies de Yasunari Kawabata. Livre de poche.

-Tristesse et beauté de Yasunari Kawabata. Librairie générale française

Trois très beaux textes.

-La musique de Yukio Mishima. Gallimard.

-Une matinée d'amour pur de Yukio Mishima. Gallimard.

-Du domaine des murmures de Carole Martinez. Gallimard.

Histoire et style très agréables à lire.

-Mourir est un art, comme tout le reste d'Oriane Jeancourt Galignani. Albin Michel.

-Ivresse du reproche de Marco Kostas. Fayard.

-Shâb ou la nuit deCécile Ladjali. Actes Sud.

-Le vilain petit Qatar de Nicolas Beau et Jacques-Marie Bourget. Fayard.

-Une âme perdue de Giovanni Arpino. Belfond.

-Le voyage d'hiver d'Amélie Nothomb. Albin Michel.

-Dévorations de Richard Millet. Gallimard.

-Du bruit dans les arbres de Christian Garcin. NR

"...je leur dirai que rien aujourd'hui ne me semble avoir plus d'importance que le bruit du vent dans les arbres, que la seule chose au monde que je regretterai à l'instant où j'en terminerai avec cette comédie de la vie ce sera cela,...la brise, les branches qui s'agitent, les jeux de lumière dans les feuilles, l'approche de la pluie, et le chuchotis infini, puissant et mystérieux, du vent dans les arbres."

 -De l'amour et autres démons de Gabriel Garcia Marquez. Grasset.

-Lou: histoire d'une femme libre de Françoise Giroud. Fayard

-En finir avec Eddy Bellegueule de Edouard Louis. Seuil.

-L'alcool et la nostalgie de Mathias Enard. Editions inculte.

-Les sirènes de Bagdad de Yasmina Khadra. Julliard.

-La liste de Freud de Goce Smilevski. A vue d'oeil.

-Esprit d'hiver de Laura Kasischke. Editeur Christian Bourgeois.

-Pourquoi être heureux quand on peut être normal? de Jeanette Winterson. Edition de l'Olivier.

-La passion selon Juette de Clara Dupont-Monod. Grasset.

-Chinongwa de Lucy Mushita. Actes Sud.

-Le roi disait que j'étais le diable de Clara Dupont- Monod. Grasset.

Un récit romancé de la vie d'Aliénor d'Aquitaine.

-Le mur invisible de Marlen Haushofer. Babel.

Très beau récit sur la solitude d'une femme séparée du reste du monde par un mur invisible.

-Echapper de Lionel Duroy. Julliard.

Une réflexion très juste sur la relation entre l'écriture, la vie et le désir amoureux.

-Que sais-je? Que suis-je? d' Yves Pouliquen. Odile Jacob.

-La survivance de Claudie Hunzinger. Grasset.

Roman aussi attachant que Le mur invisible de Marlen Haushofer. Récit d'une nouvelle manière d'être au monde dans un isolement choisi.

-Apollinaria. Une passion russe de Capucine Motte. JC Lattès.

-Bad girl de Nancy Huston. Actes Sud.

-Amours de Léonor de Récondo.Sabine-Wespieser.

Une peinture réussie d'une éducation bourgeoise et catholique totalement mortifère.

-La gaieté de Justine Lévy. Stock.

-Héloïse, ouille! de Jean Teulé. Julliard.

Une version érotique burlesque, iconoclaste, souvent désopilante de l'amour d'Héloïse et Abélard, qui dépoussière le romantisme du mythe et fait tomber de son piédestal le sacré .

-Naufrages de Akira Yoshimura. Babel.

Un beau récit de l'existence rude, sauvage, mélancolique, d'un village japonais à l'écart du monde.

-Je viens d'Emmanuelle Bayamack-Tam. POL

-La nuit recommencée de Leopoldo Brizuela. Seuil

-La cache de Christophe Boltanski. Stock.

-Celle que vous croyez de Camille Laurens. Gallimard.

-Tours et détours de la vilaine fille de Mario Vargas LLosa. Folio.

-Titus n'aimait pas Bérénice de Nathalie Azoulai. P.O.L

Un éclairage intéressant sur la construction de la personnalité de Racine.

-Le détour de Grebrand Bakker. Gallimard

Des personnages cabossés par la vie qui ont choisi  de garder le silence, la nature et les livres. Un roman dur, sans fioritures, fort de sa vérité et de son dépouillement.


-Bas les voiles! de Chahdortt Djavan. Gallimard.

On retrouve le courage et le refus du compromis de l'auteur dans sa condamnation de l'intégrisme musulman.

-Vers la nuit d'Isabelle Bunisset. Flammarion.

Une fiction assez intéressante sur le journal intime qu'aurait pu écrire Céline peu avant sa mort.

-Inventer le jour de Fabienne Thomas. Passiflore.

Le récit de la marche solitaire d'un homme, après la mort de la femme aimée, alterne harmonieusement expression des états d'âme et délicates descriptions de la nature.

-La terre qui penche de Carole Martinez. Gallimard.

On retrouve dans ce roman le bel univers  magique de Carole Martinez. Médiéval, merveilleux, féministe, initiatique.

-Aral de Cécile Ladjali. Actes Sud.
 Les personnages ont la beauté mélancolique des paysages austères, silencieux, sauvages du Kazakhstan. Un récit, en mode mineur, très attachant et harmonieux.

-La malédiction de Hyam Yared. Editions des Equateurs.

Un roman très intéressant sur la dévoration des petits garçons par les mères ogresses et sur l'éducation religieuse_catholique comme musulmane_ qui enferme les petites filles et les femmes dans la honte de leur corps, de leur sexe. Une écriture forte, lucide, sans pudeur, sans compromis.

- Et tu n'es pas revenu de Marceline Loridan-Ivens. Grasset.

-Mémoire de fille d'Annie Ernaux. Gallimard.

-De terre et de mer de Sophie Van der Linden. Editions  Buchet. Chastel.

L'auteur a choisi, dans ce très court récit, un style sobre, une unité classique de temps et de lieu, pour évoquer la rudesse de l'île et l'évolution intérieure de son personnage. Un récit qui a la beauté mélancolique d'Aral.

-Beaux rivages de Nina Bouraoui.Editions JC Lattès.

Un roman sur la difficulté, parfois même l'impossibilité, de croire en l'amour quand on a connu le vide de l'abandon.

-Jeune fille à l'ouvrage de Yôko Ogawa. Actes Sud.

Dix nouvelles où le fantastique se mêle au réalisme, sans lyrisme, aux échanges toujours pudiques qui suggèrent plus qu'ils ne disent. On y découvre l'imaginaire de l'auteur, son regard sur le désir, la perversion, la maladie, la mort, l'amour. Aria est la nouvelle qui m'a le plus touchée.

-Les solidarités mystérieuses de Pascal Quignard. Gallimard.

L'histoire d'une passion amoureuse dans un paysage breton toujours très présent. Un personnage féminin, entier, brut, en marche de l'aube à la nuit, qui finit par devenir la  nature aimée et trouve ainsi l'apaisement.

-Attends-moi de Françoise Xenakis.Grasset.

Une histoire d'abandons successifs qui commence à la naissance de Jeanne et se termine sur un meurtre passionnel. Le procés analyse bien les liens entre tous ces vides et leurs conséquences.

-Le temple des oies sauvages de Mizukami Tsutomu. Editions Philippe Picquier.

Dans ce huis clos monacal  respecté des fidèles, Mizukami peint une réalité cachée sensuelle, violente, cruelle pour les faibles.  Seule  la beauté des paysages et de l'art console de tant de laideur.

-Chanson douce de Leïla Slimani. Gallimard

-Entre deux mots la nuit de Georges Bonnet. L'escampette.

Beaucoup de silences, des mains qui gardent encore la mémoire, quelques  gestes, peu de mots.C'est tout. Dans ce récit tout en tendresse, douceur et lucidité , Georges Bonnet écrit une très belle et juste histoire d'amour.

-La dangereuse de Loubna Adibar. Stock.

Courageux récit de vie d'une femme insoumise et qui parle vrai. Bravo à Loubna Adibar.

-Les aimants de Jean-Marc Parisis. Stock.

-La meilleure façon de s'aimer d'Akli Tadjer. JC Lattès.

-"Arrête avec tes mensonges" de Philippe Besson. Julliard.

Un ouvrage juste, vrai, courageux sur les conséquences délétères d'une existence de tricherie avec ce qu'on est, avec ses désirs. Une écriture qui fait du bien.

- Une seconde vie de François Jullien.Grasset.

Une réflexion intéressante sur la possibilité d'une seconde vie et d'un second amour quand on n'a plus rien à perdre, que la mort n'est plus oubliée, que la première vie a été dégagée des illusions, des conformismes, décapée, mise à nue. Une vie lucide et choisie.

-Crue de Philippe Forest. Gallimard.

Un roman sur l'absence et le vide."Est enim magnum chaos".

-Le jardin arc-en-ciel d'Ogawa Ito. Editions Philippe Picquier.

Un roman plein de tendresse.

-La plage de Marie Nimier. Gallimard.

-La folie du roi Marc de Clara Dupont-Monod.Grasset.

Un monologue violent et tendre d'un mari jaloux. Un autre regard sur la passion de Tristan et Yseut.

-Point cardinal de Léonor de Recondo.Sabine.Wespieser éditeur.

-Des hommes sans femmes de Haruki Murakami. Belfond.

-Deux fois par semaine de Christine Orban. Albin Michel.

-Une folie amoureuse de christine Orban. Grasset.

-Le passage de la nuit de Haruki Murakami. Belfond.

-Le pays de l'absence de Christine Orban. Albin Michel.

-Aux cinq rues, Lima de Mario Vargas Llosa. Gallimard.

-Entrez dans la danse de Jean Teulé. Julliard.

-La femme rompue de Simone de Beauvoir. Gallimard.

-L'homme coquillage d'Asli Erdogan. Actes Sud.

Récit de la passion amoureuse  d' un pêcheur d'un ghetto noir rasta d' une île des Caraïbes et d'une écrivaine et physicienne turque, tous deux brisés par la vie.

Une histoire consolatrice qui fait du bien.

-Charlotte de David Foenknos. Gallimard.

Un livre qui laisse le lecteur dans l'émotion tant sont fortes et attachantes la passion de David Foenkinos pour Charlotte Salomon et la personnalité de cette femme. Un roman qui donne envie de connaître  l'oeuvre de Charlotte Salomon, Vie? ou Théâtre?

-Vers la beauté de David Foenkinos. Gallimard.

Après Charlotte, Vers la beauté est une autre récit illustrant  le pouvoir consolateur, apaisant et libérateur de la création artistique. 

-L'archipel du chien de Philippe Claudel. Stock.

-Le jardin de Jeanne d'Adeline Yzac. Editions du Rouergue.

Un voyage en train réveille le souvenir de la tragédie de la déportation que Jeanne avait verrouillé toute sa vie en se protégeant dans la beauté de son jardin. Des mots très justes pour évoquer le travail souterrain de la mémoire ; un personnage très attachant qu'on a du mal à quitter.

-My absolute darling de Gabriel Tallent. Gallmeister.

La tension est parfois si forte qu'on ne peut interrompre la lecture tant on a hâte de savoir si Turtle aura enfin la force de tuer ce père  pervers, sadique, misogyne, fou, qui l'a violée, humiliée, détruite. On pense à Valérie Solanas, à Marylin Monroe: même pays, l'Amérique, et toutes les trois abusées, désespérées dès l'enfance mais pourtant encore si fortes, si vivantes, si admirables de courage et de résistance. Un roman dur qu'il est difficile d'oublier.

-Meursault, contre-enquête de Kamel Daoud. Actes Sud.

Le narrateur, frère de l'Arabe tué par Meursault doit enquêter sur ce meurtre. Cette mission, imposée par sa mère, va le tuer en lui interdisant de vivre et d'aimer. Une fiction lucide, très intéressante, qui fait écho au regard que Camus porte sur la vie.

"Quant à moi, je n'aime pas ce qui s'élève vers le ciel, mais seulement ce qui partage la gravité. J'ose te le dire, j'ai en horreur les religions. Toutes! Car elles faussent le poids du monde." p79

"Ils vont tous vers la mort à la queue leu leu, moi j'en reviens et je peux dire que, de l'autre côté, c'est seulement une plage vide, sous le soleil."p 80

-La petite fille sur la banquise d'Adélaïde Bon. Grasset.

Un livre courageux et utile sur les conséquences trop longtemps ignorées d'un viol subi dans l'enfance: dissociation, amnésie, honte et dégoût de soi, incompréhension du mal être, cortège de somatisations...Espérons que de tels témoignages feront abolir le délai de prescription afin que les victimes puissent demander réparation à n'importe quel âge de leur vie, quand elles peuvent enfin sortir du silence qui tue.

"Ces petites filles, elles vont couler du béton, du plomb au-dessus,  mais ça moisit au-dessous, ça vous pourrit une vie."p239 (Une plaidoirie de l'avocat de la défense)

"Ton corps est froid. Tu es morte ce jour-là, ce jour du joli mois de mai, et il n'y a rien que je puisse faire pour te rendre le souffle." (épilogue)

-Chien de Samuel Benchetrit. Grasset.

-L'amour après. Marceline Loridan-Ivens. Grasset.

Peut-on encore s'abandonner, espérer, aimer, vivre après l'horreur de la déportation? 

Dernier  témoignage, avant de mourir, d'une femme brisée au-dedans mais libre, fière, vraie . Merci Marceline.

-La tresse de Laetitia Colombani. Grasset.

-Le sillon de Valérie Manteau. Le Tripode.

Valérie Manteau offre un  beau livre d'amour à Istanbul et à tous celles et ceux qui ont et ont eu le courage de dénoncer la dictature d' Erdogan et de défendre les minorités arméniennes, kurdes...Tous en prison, assassinés ou condamnés à l'exil. Le journaliste Hrant Dink, Asli Erdogan et tant d'autres.

-Sorcières. La puissance invaincue des femmes de Mona Chollet. Zones.

Une analyse historique et contemporaine  de l'état d'infériorité et de soumission dans lequel la société, le pouvoir masculin, l'église et la médecine misogynes ont enfermé les femmes pendant des siècles. Un livre qui plaira aux femmes  libres qui refusent d être réduites à des rôles sociaux et veulent être aimées pour ce qu'elles sont.

-Une histoire érotique de la psychanalyse de Sarah Chiche. Payot.

Un ouvrage qui fait tomber de leur piédestal, si besoin était, quelques dieux de la psychanalyse.

-Georges Sand à Nohant de Michelle Perrot. Seuil.

Un ouvrage qui décrit par le menu la vie de Georges Sand à Nohant et offre au lecteur d'agréables  heures en compagnie de cette femme si vivante, hédoniste, féministe et libre.

-L'abattoir de verre de J.M. Coetzee. Seuil.

Un livre sur le choix courageux de la lucidité même si elle est cruelle et difficilement supportable.

-La confusion des sentiments de Stefan Zweig. Payot-Rivages.

Roman de l'ambivalence, de la passion refoulée.

-Sérotonine de Michel Houellebecq. Flammarion.

Quelques très rares phrases lumineuses et vivantes dans le récit de vie d'un homme raté et dépressif,  incapable d'aimer autre chose que sa bite et les fellations.

 -Les enténébrés de Sarah Chiche. Seuil.

 La force et réalité de la mémoire historique familiale sont bien présentes dans le mélange des temporalités: celles des grands-parents, de la mère, du père, de la fille enfin. Comme si tout n'était qu'une reprise d'une pièce déjà jouée.

 -Tout homme est une nuit de Lydie Salvayre. Seuil.

 Un livre parfaitement d'actualité qui fait écho à la première place du parti d'extrême droite aux élections européennes en France.

 -La grâce du cyprès blanc de Léonor de Récondo. Le temps qu'il fait.

 Une délicate et harmonieuse variation sur le mythe d'Orphée. Une beauté qui console de la vie et fait du bien.

 -Les Porteurs d'eau d' Atiq Rahimi. P.O.L

 Deux récits entrecroisés sur la barbarie des Tailbans dont la haine de l'Eros tue la vie. Deux portraits de femme, l'une victime, l'autre résistante. 

 Si les hommes ont peur de leurs pulsions, ce n'est pas aux femmes à se voiler mais aux hommes à se crever les yeux, dit très justement Nuria, la résistante.

 -Hors champ de Sylvie Germain. Albin Michel. 

 C'est l'histoire d'un homme qui finit par mourir faute d'être vu par ses proches et ses semblables, à l'instar des SDF, de tous les parias de la société.

-Réflexions sur la question antisémite de  Delphine Horvilleur. Grasset.

 La comparaison entre l'antisémitisme et la misogynie, le Juif et la femme, l'aptitude exceptionnelle à la résilience ("Les Juifs sont increvables", disent ses ennemis) construite sur le manque, le vide, la faille,  la coupure et l'altérité opposée à l'obsession de l'unité m'ont tout particulièrement intéressée.

- La puissance des mouches de Lydie Salvayre. Seuil.

 -"Que faites-vous dans la vie?

 -Je cherche un point d'appui sur le néant."

  Condamné pour parricide, le personnage dénoue, dans un dialogue avec son juge et son médecin, le fil de sa vie depuis une enfance avec un père cruel, une mère victime, l 'influence des Pensées de Pascal et de Port Royal jusqu'au  meurtre final. Cheminement qui l 'amène enfin à se trouver.

 Une écriture cruelle de lucidité,  qui a fait le choix de décaper, d'arracher les masques, les illusions, de briser les silences, de creuser jusqu'au noyau, jusqu'au vide.

-Pas pleurer de Lydie Salvayre. Seuil.

Deux récits entrelacés de témoins de la guerre civile espagnole. Celui de Bernanos  qui dénonce la terreur exercée par les nationaux avec la bénédiction de l'égise catholique. Celui de  vie de la mère de l'auteur, dans un village catalan, de l'enthousiasme de l'insurrection libertaire à l'exil forcé en France.

-La plus précieuse des marchandises de Jean-Claude Grumberg. Seuil.

-La révolte de Clara Dupont- Monod. Stock.

  Un récit romancé mais très bien documenté de la révolte d' Ailénor d'Aquitaine contre son mari, le Plantagenêt. Un portrait intéressant de la double personnalité d'Aliénor,   stratège redoutable et idéaliste, inspiratrice du fin'amor  des troubadours. "Chantez-moi ce qui n'existe pas".

-Les belles âmes de Lydie Salvayre. Seuil.

Un groupe de touristes part à la découverte de la misère et de la désolation de quelques grandes villes européennes. Avec son intelligence, sa lucidité et son ironie habituelles,  Lydie Salvayre lève le voile et révèle qui sont réellement ces "belles âmes" indignées et humanistes.

-L'amant de Patagonie d'Isabelle Autissier. Grasset.

-La nuit, j'écrirai des soleils de  Boris Cyrulnik. Odile Jacob.

A partir de nombreux exemples empruntés à la littérature et à sa vie personnelle, Boris Cyrulnik montre la relation entre la nécessité d'écrire et la souffrance du vide affectif, la consolation de la rêverie, la mise à distance, par les mots écrits et les personnages,  de ce qui fait mal.

"Quand la créativité est fille de souffrance, l'écriture rassemble en une seule activité les principaux mécanismes de défense: l'intellectualisation, la rêverie,la rationalisation et la sublimation. (...) Poutant l'écriture n'est pas une thérapeutique. L'auteur a souffert de son malheur, il ne redeviendra jamais sain, comme avant. Le travail d'écriture l'aide plutôt à métamorphoser sa souffrance."p 296 et 297.

-Né d'aucune femme de Franck Bouysse. La manufacture de livre.

-Soif d'Amélie Nothobm. Albin Michel.

Dans un monologue pessimiste et parfois drôle, le Christ nous livre ses réflexions sur l'humanité et le regard critique qu'il porte sur Dieu le père, sur l'inutilité de sa crucifiction et sur la sublimation illusoire de la désincarnation. 

-Le mythe de la virilité d'Olivia Gazalé. Robert Laffont.

Un ouvrage très intéressant et très bien documenté sur les origines du mythe de la virilité, ses manifestations,  son évolution et les conséquences  de ce "piège pour les deux sexes".


-Marcher jusqu'au soir de Lydie Salvayre. Stock.

L'auteur fait part  des réflexions nées du malaise éprouvé lors d'une nuit passée seule au musée Picasso, en compagnie de " L'homme qui marche "de Giacometti: retour à ce qui a construit sa personnalité, regard sur la vie, la mort et l'art. Le choix d'une écriture longtemps interrogative, dubitative, parfois contradictoire, finit par la conduire au plus près de sa vérité.

-Otages de  Nina Bouraoui. JCLattès.

-Le bal des folles de Victoria Mas. Albin Michel.

Chaque année, à la mi-carême, La Salpêtrière expose ses "folles" dans un bal masqué où la bonne société vient s'encanailler et s'exciter. Avec tendresse, intelligence, révolte, Victoria Mas nous  dévoile le destin de Louise, Geneviève, Eugénie, Thérèse, souvent abusées, toutes victimes de la tyrannie  misogyne de leur père puis de Charcot et de ses internes. Une peinture très juste de ce XIXè siècle conservateur, phallocrate où la famille, la société, l'église,  la médecine manifestent le même mépris de la femme et la condamnent à subir et à se taire.

Bravo à Victoria Mas pour ce premier roman.


-Le ghetto intérieur de Santiago H. Amigorena
. P.O.L

Un roman sur l'emmurement dans le ghetto intérieur de la culpabilité et sur la question "qu'est-ce qu' être Juif?"

-Le Consentement de Vanessa Springora. Grasset.

Un roman courageux qui répond à la question: pourquoi choisir d'écrire un livre sur un moment douloureux de sa vie et souhaiter qu'il soit publié?

Pour sortir de la honte, épingler son ou ses tueurs et espérer  sortir enfin de cette prison intérieure.
"Si je voulais étancher une fois pour toutes ma colère et me réapproprier ce chapitre de mon existence, écrire était sans doute le meilleur des remèdes...Parce qu'écrire, c'est redevenir le sujet de ma propre histoire. Une histoire qui m'avait été confisquée depuis trop longtemps". p202

-A crier dans les ruines d'Alexandra Koszelyk. Aux forges de Vulcain.

Récit d'une très belle histoire d'amour au milieu des ruines et des fantômes de Tchernobyl.

"L'âme aussi, si elle veut se reconnaître, devra se regarder dans une âme." Platon

-Lettre d'amour sans le dire d'Amanda Sthers. Grasset.

Lettre d'amour d'Alice, une femme brisée par la vie, à son masseur japonais. Amanda Sthers a choisi ce mode épistolaire pour évoquer, dans un court récit, la résurrection d'une femme ramenée à la vie par la naissance d'un sentiment amoureux et le désir qui l'accompagne. Un ouvrage touchant par sa sincérité.

-Les inconsolés de Minh Tran Huy. Actes Sud.

"J'ai bâti de si beaux châteaux

que le ruines m'en suffiraient"

               Jules Renard. Journal.

"Belle amie nous sommes ainsi:

ni vous sans moi, ni moi sans vous."

                Marie de France. Le lai du chèvrefeuille.

Ces deux épigraphes, choisies par l'auteur, font écho au récit de la passion amoureuse des personnages du roman.-

-La fille de personne de Cécile  Ladjali. Actes Sud.

De très justes et belles réflexions  sur la lecture et l'écriture.

« L'écriture est une descente. On descend chercher les mots dans le monde des ombres. Comme Orphée. On voit les morts. L'effroi. Toute sa beauté. On descend. Dans les cercles, il n'y a pas de feu, mais du froid, de la nuit et du vent. On saisit ce monde. On se l'approprie. Le travail est long et difficile. On fore. On creuse en soi. Dans sa nuit. Et on découvre des monstres. Ils sont tapis dans les antres et les trous boueux de l'origine. On dompte les monstres. On survit à la nuit et l'on en revient. Car une fois qu'on a en main les pierres noires arrachées au sol d'en bas, on doit remonter lentement vers la lumière avec elles. Le travail de l'écrivain devient alors une ascension lente vers le jour. Vers la clarté. Il s'agit du sens à trouver. D'une vérité à exhumer de ces pierres sombres que l'on fendra bientôt comme des noix pour qu'en sorte l'histoire. Placer les pierres de la nuit en plein jour et comprendre qui l'on est. Inviter la nuit sous le ciel des hommes et faire en sorte qu'ils ne s'en effraient pas.»  p71

-La visite d'Anne Berest. Actes Sud.

Dans un monologue libérateur, une jeune mère déchire sans réserve le mythe de la maternité, parfait bonheur, merveille absolue, entretenu pour la survie de l'espèce. Loin d'être cet état de félicité suprême, elle décrit, derrière ce mensonge, une réalité subie,  fatigante,  aliénante pour la femme étouffée par ce rôle de mère. Bref, plus une contrainte, un fardeau qu'un épanouissement personnel. Une pièce qui donne vraiment envie d'être nullipare.

-Juvenia de Nathalie Azoulai. Stock.

Nathalie Azoulai a imaginé une république utopique pour nous interroger sur le jeunisme de notre société. Un récit libertin et très drôle.

-Les corps abstinents d'Emmanuelle Richard. Flammarion.

"La solitude, c'est la paix intérieure durement gagnée, la force, la tranquillité et la sérénité. Une merveille. Cette dernière chose est la plus précieuse, la plus grande montée en puissance, la plus grande liberté jamais gagnée de ma vie entière."

-Barbe bleue d'Amélie Nothomb. Albin Michel.

-Tenir jusqu'à l'aube de Carole Fives. L'arbalète Gallimard.

Une évocation lucide et fort juste de la vie d'une jeune mère seule avec son enfant. Un quotidien qui tient plus de la galère que du bonheur maternel.

-Les aérostats d'Amélie Nothomb. Albin Michel.

-Le coeur synthétique de Chloé Delaume. Seuil.

Roman sur la  lente métamorphose affective d'une femme.  De déception en déception, Adélaïde, amoureuse très dépendante et fusionnelle, finit par faire le choix de la solitude et de la liberté avec son chat, Perdition,  et rejoint parfois quelques amies, "les filles de Lilith".

"La solitude sera son habitacle naturel, sa liberté de mouvement, tout son écosystème." Adélaïde Berthel , une femme "qui n'a pas besoin d'homme pour se sentir exister."

Un roman tour à tour très drôle(On rit souvent), tendre, triste de lucidité. Bref, un roman que toutes les femmes devraient lire. Les hommes aussi d'ailleurs.

-Une France soumise. Les voix du refus.  Sous la direction de Georges Bensoussan. Albin Michel. 

La préface d'Elisabeth Badinter et plusieurs témoignages (maires, médecins, enseignants, travailleurs sociaux, particuliers...) tirent fort la sonnette d'alarme:la démocratie française, nos libertés, nos droits, les acquis du féminisme sont bafoués chaque jour d'avantage par un islamisme violent , conquérant, sûr de ses droits, face à l'acceptation, au laxisme des politiques. Ce livre essaie de nous ouvrir les yeux avant qu'il ne soit trop tard. A lire absolument.

-La fabrique des pervers de Sophie Chauveau. Gallimard.

Un livre courageux qui veut redonner l'espoir aux autres victimes d'inceste avec ce titre du dernier chapitre:"On peut en sortir".

"Il m'a fallu déglutir.Remâcher, digérer, assimiler...Longtemps. ça ne passait pas.

 Ensuite, pour ne pas succomber, j'ai dû changer. Tout. Ma vie entière. Puis comprendre, décortiquer ce que j'avais soigneusement rejeté jusque -là.

 Ce fut épuisant. Mais possible.On peut se calmer, apprendre à se voir en soi. Et respirer autrement depuis un état intérieur où ne règne plus le chaos, où peut s'accomplir le travail d'apaisement en déroulant son existence à l'envers. Bien sûr il faut revivre les moments pénibles qu'on a préféré oublier, refaire le travail des blessures de l'enfance jusqu'à l'âge adulte. C'est un parcours pénible dont on aurait préféré faire l'économie, mais qui permet d'accéder à une conscience neuve de soi, un état de contrôle intérieur. Après la traversée de la douleur, ça autorise une manière de vivre mieux...

Oui, on en revient. La bonne nouvelle c'est qu'on peut en revenir. Je puis affirmer, témoigner qu'on en revient plus fort, libéré des entraves invisibles. L'énergie de vivre m'a été rendue."

-Crénom, Baudelaire! de Jean Teulé. Mialet- Barrault Editeurs.

Une biographie romancée, mais sans doute assez proche de la réalité, d'un homme  misogyne, pervers, dont la poésie tend un miroir à la société  phallocrate et catholique du second empire offusquée par ses vers .

"Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère."

Baudelaire aurait-il été ce poète sans le hachisch et l'opium?

On  retrouve dans ce livre la grivoiserie drôle de Jean Teulé. Celle de Héloïse, ouille! 

-Comme une respiration... de Jean Teulé. Julliard.

-La consolation de l'ange de Frédéric Lenoir. Albin Michel.

Dans une chambre d'hôpital, Hugo après une tentative de suicide rencontre Blanche, une vieille femme sur le point de mourir. On aimerait  pouvoir croire à la jolie histoire de la consolation de l'ange racontée par Blanche. Mais...

-Le portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde. Le livre de poche. Classiques.

Très beau portrait d' un dandy, pervers narcissique. Pauvre et naïve Sibyl Vane qui s'est tuée pour un tel monstre!

- On ne touche pas de Ketty Rouf. Albin Michel.

Récit de la double vie d'une femme, professeur de philosophie le jour et strip-teaseuse la nuit. Cohabitation d'Eros et de Thanatos. Un portrait très actuel du malaise des enseignants.

-L'hommequi tremble de Lionel Duroy. Mialet- Barrault Editeurs.

Dans ce récit autobiographique courageux, Lionel Duroy répond à la question: pourquoi écrire et publier ce que tous les autres, les proches, veulent surtout cacher et verrouiller?

"Je m'accorde à moi-même le droit d'exister. Tout va sans doute s'effondrer autour de moi, mais moi je vais demeurer debout parmi les décombres. Je me choisis, je me sauve, je refuse avec force qu'on me mette à la poubelle."

-Darling de Jean Teulé. Julliard.

On aimerait que tant de cruauté, dont les femmes et les enfants sont les premières victimes, ne soit que de la fiction. Mais l'actualité récente nous  prouve hélas qu'elle est bien réelle.

-Ce matin-là de Gaëlle  Josse. Editions Noir sur Blanc.

Itinéraire d'une femme qui cherche comment être enfin à sa juste place.

"Nous ne devrions jamais avoir honte de nos larmes, car c'est une pluie qui disperse la poussière recouvrant nos coeurs endurcis."

                                                                           Charles Dickens, Les Grandes Espérances.

-La voyageuse de nuit de Laure Adler. Grasset.

Enquêtes, citations et réflexions de l'auteur sur la vieillesse et sa place dans notre société.

"L'homme et la mort ne se rencontrent jamais car quand il vit, elle n'est pas là et quand elle survient, c'est lui qui n'est plus là."

                                                                                                                                                         Epicure                 

"On vit avec l'image qu'on a de soi.  J'ai la chance de vivre avec une personne que j'aime...On ne se voit pas vieillir. Je ne vieillis pas  ou plutôt j'ai-encore- l'image d'une personne beaucoup plus jeune que je ne le suis."

                                                                                                                                                       Laure Adler

-La tentation du nihilisme suivi de Le cimetière de la morale de Roland Jaccard. Quadrige/Puf.

"La mélancolie n'est pas le malheur, mais le sentiment du malheur, sentiment qui n'a rien à voir avec ce qu'on affronte, puisqu'on le trouverait au coeur même du paradis. Nul besoin d'adversité ni d'enfer, la certitude de l'inanité suffit. La mélancolie est l'apothéose de l'à quoi bon, c'est le triomphe de l'Inéluctable ressenti comme mélodie sans trêve, comme tonalité fondamentale de la vie."

                                                                                                    Cioran

"Le diable est bien optimiste s'il pense pouvoir rendre les humains pires qu'ils ne sont".

                                                                                                     Karl Kraus

-Une fêlure d'Emmanuel Régniez. Le Tripode.

 L'auteur a choisi le conte pour nous livrer la réalité effrayante de son enfance. Le conte révèle souvent l'inracontable de la vie réelle. Un livre court, dense, qui va à l'essentiel et sonne très juste.

"Enfin, il se sent libéré. Libéré de l'ogresse, libéré d'un passé qui le hante, libéré des fantômes qui errent dans la crypte. Il a compris que tout processus de démolition est inévitable, que la fêlure est là, qu'il doit vivre avec, qu'il ne peut, d'un revers de main, l'effacer. "

-La vie en relief de Philippe Delerm. Seuil.

Une énumération de tous les petits plaisirs  qui font encore aimer la vie. Ce que j'ai fait dans Le testament d'une femme fatiguée.

-La chienne de Pilar Quintana. Calmann Lévy.

Damaris, jeune femme colombienne pas heureuse avec son mari, nullipare, décide de porter tout son amour sur sa chienne Chirli, prénom qu'elle aurait donné à la fille qu'elle n'aura jamais... Récit réaliste et dur d' une vie où il n'y a plus aucune place pour l'espoir, où tout n'est qu'impasses et déceptions, où même la nature est hostile. Comme beaucoup de vies en Amérique Centrale ou Latine.

-Seule en sa demeure de Cécile Coulon. L'iconoclaste.

Du suspens dans une atmosphère gothique. 

-Réinventer l'amour de Mona Chollet. Zones.

Dans le roman d'Elisa Rojas Mister T. et moi, une amie de la narratrice lui donne ce conseil pour séduire celui dont elle est tombée amoureuse:

"- Il y a pas mal d'hommes, en fait, ce qu'ils veulent...C'est que tu fasses...le petit chat!

-Le QUOI?

-Le petit chat!

-Mais, ça veut dire quoi? Il faut miauler?

-Ça veut dire, la fille sans défense, mais un peu espiègle, qui a besoin d'eux."

-Rêver debout de Lydie Salvayre. Seuil.

Dans une suite de quinze lettres, Lydie Salvayre interpelle Cervantes pour lui dire comment elle voit Don Quichotte et comparer son époque à celle de la catholique Espagne de Philippe II et de la Sainte Inquisition.

"Le Quichotte a joué la partie et perdu.

 Echec total.

 Capitulation sur toute la ligne.

 Le Quichotte sombre, et son rêve sombre avec lui.

 Il ne lui reste plus rien à présent, rien sinon quelques instants de vie privés de tout espoir.

 

Le temps est venu, pour lui, de mourir.

Et pour moi, de désespérer, cher Monsieur."

 

Un roman de la Désillusion.

-Une bête au paradis de Cécile Coulon. L'Iconoclaste.

-Le Voyage dans l'Est de Christine Angot. Flammarion.

Dommage que Christine Angot n'ait pu publier ce livre courageux qu'après la mort de son salaud de père et la prescription.

-Pas dormir de Marie Darrieussecq. P.O.L

"La littérature est toute de paradis perdus et d'insomnies."

-Et ces êtres sans pénis! de Chahdortt  Djavann. Grasset.

Naître fille est une tare au pays des ayatollahs . Dans des récits glaçants, l'auteure raconte les châtiments, tortures infligés aux petites filles et femmes qui ont transgressé la loi islamique.

Impuissante devant une réalité aussi insupportable, elle a choisi le conte pour son dernier chapitre. Une fiction libératrice de tous  ces fous dont l'héroïne est une femme de sa famille.

"La littérature, la fiction, n'est rien d'autre qu'une revanche  imaginaire sur la réalité...

Ma plume tue.

Ma plume tue et je sais pourquoi elle tue. Elle ne tue  jamais au hasard, jamais sans raison...

 A quoi me servirait la littérature si elle n'exauçait pas mes voeux les plus chers? Si elle ne comblait pas mon imagination quand je suis à terre? A quoi me servirait la littérature si elle ne me secourait pas quand la réalité m'est intenable?"

-Jacqueline Jacqueline de Jean -Claude Grumberg. Seuil.

Un beau roman d'amour. Ecrire est ce qui reste parfois  pour ne pas mourir de désespoir après la mort de l'Aimée, pour que les mots la retiennent et qu'elle ne disparaisse pas dans le silence et l'oubli. On aimerait que Jacqueline puisse recevoir cette belle preuve d'amour. Mais...

-L'oiseau bleu d'Erzeroum de Ian Manook. Albin Michel.

Roman sur le génocide et  la diaspora des Arméniens. Récit d'une barbarie turque et kurde difficilement supportable, dans la quasi indifférence de l'Amérique et de l'Europe.

Le rire des déesses d'Ananda Devi. Grasset.

L'histoire se passe dans La Ruelle, un quartier d'une ville pauvre de l'Inde, où vivent prostituées et hijras, dans des cellules misérables. C'est là qu'un swami, considéré comme un saint, un homme de dieu, et les pélerins de Bénares viennent assouvir toutes leurs perversions sexuelles. Seul le rire sonore libérateur, intelligent, lucide  de ces femmes sacrifiées arrache le voile d'hypocrisies et de mensonges dont se pare cette société hindoue religieuse et hiérarchisée. Le voile arraché, toute la laideur d'un réel immonde est mise à nu. La seule lumière, dans cette boue répugnante, est une petite fille Chinti, la fourmi.

Voici ce que répond une de ces femmes quand on lui parle de sa prochaine vie:

" Et puis, si je suis une mouche à merde et qu'on me dit que j'ai été une prostituée dans ma vie antérieure, je leur répondrai que maintenant au moins, j'aime la merde dans laquelle je patauge.

N'y tenant plus, elle éclate franchement de rire."

Un style, des femmes que l'on ne peut oublier, que l'on garde dans son coeur.

Merci Ananda Devi.

-Les enfants de Cadillac de François Noudelmann. Gallimard.

Après un long temps de silence, le narrateur a besoin d'exhumer ses morts: son grand-père, Chaïm, et son père, tous les deux juifs enrôlés dans l'armée française, le premier par choix en 1914, le second en 1939 par contrainte. Il voit, dans leur vie de victimes des persécutions antisémites, la fatalité d'un destin  inéluctable qui se répète à travers l'histoire. La dernière partie de son roman est une interrogation, plutôt pessimiste, sur sa place de Juif dans la société française. Amené à enquêter sur l'hôpital psychiatrique de Cadillac où son grand-père, que le gaz moutarde avait rendu fou, avait été interné, il révèle les traitements inhumains infligés aux malades mentaux dans cet asile ainsi qu'aux jeunes femmes insoumises enfermées au château de Cadillac.

-Saturne de Sarah Chiche. Seuil.

Livre dédicacé "Aux vulnérables et aux endeuillés", à celles et ceux  qui ne souhaitent pas guérir de leur mélancolie qu'ils ont même appris à aimer.

"De Saturne, astre immobile, froid, très éloigné du Soleil, on dit que c'est la planète de l'automne et de la mélancolie. Mais Saturne est peut-être aussi l'autre nom du lieu de l'écriture- le seul lieu où je puisse habiter. C'est seulement quand j'écris que rien ne fait obstacle à mes pas dans le silence de l'atone...Et je ne connais pas de joie plus forte."

-Où je suis. Jhumpa Lahiri.Actes Sud.

Succession de fragments d'une vie où la narratrice oscille entre une liberté choisie  plutôt agréable, et un sentiment plus douloureux de solitude, d'abandon. Roman minimaliste où la vie s'écoule comme un fleuve tranquille, sans événement extraordinaire. La lecture n' en est pourtant jamais ennuyeuse.

-La Soif d'Andreï Guelassimov. Actes sud.

Kostia, un jeune soldat russe est revenu de son service militaire en Tchétchénie le visage monstrueusement brûlé après l'attaque de son tank. Depuis cette tragédie insupportable, il boit, il boit beaucoup. Sa soif de vodka est insatiable. Pourtant, un jour,  un désir ancien se réveille  et  lui redonne un peu le goût de vivre:  le plaisir de dessiner la vie.

Un livre qui fait écho à la guerre  terrible que les Russes mènent actuellemment en Ukraine.

-Tchétchénie. Le déshonneur russe d'Anna Politkovskaïa. Buchet/Chastel.

Dès l'année 2000, Anna Politkovskaïa, journaliste russe assassinée en octobre 2006, nous avait  pourtant mis en garde contre la personnalité et les intentions de Vladimir Poutine. La destruction actuelle de l'Ukraine ordonnée par Poutine prouve, si besoin était, la pertinence de son livre et de ses nombreux reportages.

Fille perdue d'Adeline Yzac. La Manufacture de livres.

Anicette, jolie poupée obéissante d'une famille conservatrice catholique, devient du jour au lendemain une sale vicieuse, une fille perdue. Son crime impardonnable: une main "mal placée" sur la "partie honteuse"et  le réveil du " monstre".

Ce roman nous parle d'une époque, hélas bien réelle, où la religion, la médecine et le patriarcat conjuguaient leurs efforts pour maintenir le joug pesant sur le corps des femmes et  leur droit au plaisir.  Faites juste pour procréer, obéir et se taire.

-Une saison douce de Milena Agus. Liana Levi.

Un petit village de Sardaigne, pauvre, oublié de tous, a été choisi pour loger des migrants accompagnés de quelques humanitaires. Réveil de la xénophobie pour certains, occasion d'un heureux  retour à la vie pour d'autres.

- Mal de pierres de Milana Agus. Liana Levi.

Très beau roman sur "le mal d'amour".

-La fuite vers Samarkand d'Abdellatif Laâbi. Le Castor Astral.

Ce récit de la vie de Monsieur Barde, poète marocain exilé en France, est une belle illustration de la phrase si juste d'Albert Camus:           

                                            "Il n'y a pas d'amour de vivre sans désespoir de vivre."

Le titre est inspiré du très sage conte oriental Le Vizir et la Mort. De savoureuses pages d'écriture sur la sieste et l'Andalousie.

-Nom de Constance Debré. Flammarion.

Un jour, Constance Debré décide de quitter tout ce qui entrave sa vie: sa famille bourgeoise et célèbre en refusant sa part d'héritage, son métier d'avocate, sa vie d'épouse et de mère. Elle fait le choix de ne garder que ce qui lui fait encore plaisir: l'écriture, la lecture, la natation, le vélo et son amour pour les femmes.

Vie entre ataraxie stoïcienne qui, à défaut du bonheur, met à l'abri de la souffrance et  nihilisme désabusé.

"Il y a un moment où on est allé si loin dans le dégoût qu'on n'en a plus rien à foutre de rien."

-Love me tender de Constance Debré. Flammarion.

Réflexions sur l' amour entre une mère et son enfant à partir d'un vécu personnel.

"Je ne vois pas pourquoi l'amour entre une mère et un fils ne serait pas exactement comme les autres amours. Pourquoi on ne pourrait pas cesser de s'aimer. Pourquoi on ne pourrait pas rompre."

Et à son amoureuse nullipare:" Je lui dis que les enfants c'est la pire des saloperies, que ça fait des blessures mortelles, que c'est pire que la mort des parents et de l'amour qui foire, je lui dis qu'elle a bien fait de ne pas en avoir."

-La patience des traces de Jeanne Benameur. Actes Sud.

-Que sur toi se lamente le Tigre d'Emilienne Malfatto. Elyzad.

Dans l'Irak rural contemporain, une jeune fille , la narratrice, franchit l'interdit absolu: une relation amoureuse hors mariage. Solitude tragique de ces femmes prisonnières de l'autorité masculine et du code de l'honneur.

-Les enfants du silence de Gong Ji-young. Editions Picquier.

Ce livre n'est  hélas pas une fiction. Il relate un événement  bien réel: dans une  très honorable institution privée pour enfants sourds d'une petite ville coréenne, des enfants sont victimes, depuis plusieurs années, de sévices et d'abus sexuels avec la complicité de la police, des autorités locales et de l'éducation nationale. 

-Marilyn, ombre et lumière  de Norman Rosten. Seghers.

Seul un des très rares vrais amis de Marilyn  Monroe pouvait écrire un tel livre. Avec une délicate tendresse souvent très proche de l'amour, il nous fait vivre avec cette femme si touchante, si belle, pour qui la mort et la vie avec sa puissance érotique sont inséparables.

Merci Norman Rosten pour cette intelligence du coeur.

                                                                                                    

"Ne pleure pas ma poupée

Ne pleure pas

Je te prendrai dans mes bras et te bercerai

Jusqu'à ce que tu t'endormes.

(...)

A l'aide à l'aide

A l'aide je sens la vie qui se rapproche

Quand tout ce que je veux, c'est mourir."

                            Marilyn Monroe

 

-Le démon de la colline aux loups de Dimitri Rouchon -Borie. Le Tripode.

-Les abeilles grises d'Andreï kourkov. Liana Levi.

Dans un petit village abandonné de la "zone grise", entre l'armée ukrainienne et les séparatistes prorusses, Sergueïtch et Pachka sont désormais les deux seuls habitants de ce no man's land. Ces ennemis d'enfance sont obligés de coopérer pour ne pas sombrer. 

Sergueïtch est apiculteur et les abeilles sont toute sa vie. Quand, le printemps venu, il décide d' amener ses ruches dans les prairies fleuries de l'Ukraine de l'ouest et dans les silencieuses montagnes de Crimée, il réalise que l'oeil de Moscou contrôle tout.

Ce roman est un miroir de l'invasion actuelle de l' Ukraine par Poutine.

-Maison-Mère d'Anaïd Demir. Plon.

Dans ce retour au labyrinthe  étouffant et attachant de la maison familiale, la narratrice retrouve son passé intimement lié à l'histoire de ses ancêtres arméniens victimes du génocide de leur peuple en Turquie en 1915. 

- Le gosse de Véronique Olmi. Albin Michel.

Joseph, un petit garçon de sept ans, se retrouve orphelin après la mort de sa mère suite à un avortement interdit et honteux. Pupille de l'Etat, il est d'abord envoyé dans une famille nourricière, en Picardie, rustre et alcoolique. Sa " famille souricière". Suite à une fugue, il est enfermé à la prison de la Petite Roquette, à Paris, puis à la colonie pénitentiaire de Mettray, une institution privée,  au milieu d'une nature bucolique, en Touraine," La Paternelle".

Toutes ces institutions, soi-disant faites pour protéger l'enfance vulnérable, ne font, en réalité, qu'exploiter,  torturer,  violer,  tuer les enfants sans défense qui leur sont confiés avec la complicité de l'administration, des notables, de la religion.

Un livre qui nous révèle une  atroce réalité trop longtemps cachée, ignorée.

On en sort encore plus pessimiste  sur l' humanité.

- Les longueurs de Claire Castillon. Gallimard.

Mondjo, entraîneur sportif, passe auprès des femmes  pour un séducteur drôle, enjoué, plaisant. Derrière ce masque se cache un pervers pédophile. Alice, huit ans, sera sa proie pendant des années. Un roman sur les mécanismes de la manipulation er de l'emprise.

-L'autre femme de Cristina Comencini. Stock.

-On était des loups de Sandrine Collette. JC Lattès.

Une belle écriture, très personnelle, où sauvagerie et tendresse sont inséparables. Un roman qui donne envie de lire les autres oeuvres de Sandrine Collette.

-Le jeune homme d'Annie Ernaux. Gallimard.

Dans un court livre de 37 pages, Annie Ernaux livre les réflexions nées de sa liaison amoureuse avec un jeune homme de presque 30 ans de moins qu'elle.

-La femme gelée d'Annie Ernaux. Gallimard.

Après s'être égarée dans le soi-disant bonheur du mariage conventionnel et de la maternité qui ressemble plutôt pour elle à " une marche vers la mort", Annie Ernaux a trouvé sa place dans la littérature et l'écriture. Ecrire pour "venger sa race". Ecriture couronnée du prix Nobel de littérature en 2022. Une récompense qui réjouit toutes celles qui ont eu le même parcours et n' ont trouvé que des rôles dans toutes ces conventions .

Merci Annie Ernaux pour votre lucidité, votre liberté et bravo.

-Disparaître de Lionel Duroy. Mialet-Barrault Editeurs.

-Quand tu écouteras cette chanson de Lola Lafon. Stock.

Dans ce livre où la tragédie de l'histoire rejoint celle de l'intime, Lola Lafon nous livre ses réflexions et souvenirs réveillés lors de cette nuit passée dans l'annexe où la famille Franck s'était cachée pendant deux ans avant d'être arrêtée par la Gestapo. Tout au long du récit, l' histoire de la déportation de sa propre famille juive se mêle à celle d'Anne Franck. Ce n'est qu'à la fin de la nuit qu'elle découvre ce qu'elle cherchait en faisant ce choix .

-Ces orages-là de Sandrine Collette. JC Lattès.

-Mourir avant que d'apparaître de Rémi David. Gallimard.

Récit romancé de l'histoire d'amour entre Jean Genet et son jeune amant funambule Abdallah.

Profitant du pouvoir de sa notoriété littéraire, l'écrivain va se servir d'Abdallah, qui le voit comme un dieu, pour satisfaire son désir de perfection esthétique sans se soucier de la vie de sa créature dont le prénom prédestiné signifie "serviteur de dieu".

Peut-on continuer à aimer, à lire  même un écrivain, aussi talentueux soit-il, quand l'homme, lui, est un meurtrier, un pervers narcissique?

-Là où les arbres rencontrent les étoiles de Glendy Vanderah. Chaleston

Un très joli récit riche en suspens, onirique, sur l'amour qui sauve ceux et celles que la vie a désespérés ou abîmés. On aimerait que les dénouements soient aussi heureux dans la "vraie vie" que dans ce conte. Un agréable moment de lecture.

-Sa préférée de Sarah Jollien- Fardel. Sabine Wespieser.

Pour ne pas se laisser anéantir par la la violence d'un père qu'elle hait, la triste vie d'une mère soumise, le suicide de sa soeur, la lâcheté silencieuse de l'entourage, Jeanne, la narratrice, fuit à Lausanne. 

Dans une langue rude, sauvage comme son personnage, Sarah Jollien-Fardel dit avec force le prix à payer pour sauver sa peau à marche forcée.

Un roman vrai, sans compromis.

-La carte postale d'Anne Berest. A vue d'oeil.

Ephraïm; Emma, Noémie, Jacques. Il a fallu ces quatre prénoms  écrits  au dos d'une carte postale anonyme  envoyée en 2003, pour  qu'Anne Berest, vingt ans plus tard, interroge sa mère, Lélia, sur le vécu de ses quatre ascendants juifs exécutés à Auschwitz en 1942.

Le destin des Rabinovitch est celui des Juifs qui ont toujours été contraints de fuir et de s'adapter à un nouveau pays. La Russie, la Lettonie, la Palestine et enfin la France pour les Rabinovitch. Comme si être Juif c 'était être toujours le bouc émissaire évident  quand un pays va mal, être condamné à fuir et à s'adapter.

On retrouve dans ce récit l'admirable faculté d'adaptation de ces exilés, leur intelligence et le visage honteux d'une France trop souvent antisémite et lâche.

Un de ces livres que l'on n'oublie pas.

-Recherche femme parfaite d'Anne Berest. Grasset.

-La fille de son père d'Anne Berest. Seuil.

-Les silences de Luca Brunoni. Finitude.

Un roman noir et rural sur la vie d'un village suisse, au milieu du siècle dernier, où les non-dits, le poids des traditions provoquent de nombreux drames et sacrifient les êtres socialement vulnérables.

- Les Contemplées de Pauline Hillier. La Manufacture de livres.

Incarcérée à la Manouba, la prison pour femmes de Tunis, pour manifestation féministe avec les Femen, Pauline Hillier a pu supporter cette terrible épreuve grâce à l'humanité, la gentillesse, l' humour, la fierté de ses codétenues du pavillon D. Toutes victimes de la misogynie et du patriarcat de la société tunisienne.

Elle écrit ce livre pour les remercier, leur dire  son infinie tendresse, son admiration pour leur dignité, et pour les sortir de l'oubli.

Un beau livre.

-Les mangeurs de nuit de Marie Charrel. Edition de l'Observatoire.

 Ce roman, qui se passe au Canada, est construit sur un enchevêtrement de temporalités et récits différents, de contes japonais et légendes autochtones: portrait d'une Amérique du Nord violente qui persécute ses immigrés japonais, rencontre salvatrice de deux solitaires misanthropes, Hannah, la guerrière , fille d'immigrés japonais, et Jack qui vit seul avec ses deux chiens, ode à la nature sauvage et au mystérieux pouvoir des mots.

Des personnages doux et libres qu'on a du mal à quitter.

-Sortir au jour d'Amandine Dhée. Editions La Contre Allée.

Lors d'une rencontre en librairie, l'autrice rencontre Gabriele, une jeune femme thanatopractrice. Curieuse de découvrir ce métier dont on préfère ne pas parler, Amandine Dhée reste en contact avec elle.

Sans tabou, sans honte, Gabriele "sort au jour "ce qui est tu et caché, son rapport au cadavre, à la mort, mais aussi celui de la famille du défunt.

Un livre qui ne peut qu'interpeller chacun de nous.

-De Pitchik à Pitchouk. Un conte pour vieux enfants de Jean-Claude Grumberg. Seuil.

Quand la vie ne nous intéresse plus, on peut encore trouver un refuge dans l'écriture ou la lecture des contes. Des contes qui font pleurer, rire et rêver. 

On retrouve dans ce touchant ouvrage le mélange de larmes, de mélancolie et d'humour qui, dit-il, est une caractéristique yiddish et la mémoire  de l'arrestation de son père, de la déportation et du génocide des Juifs.

-Dans l'oeil du démon de Tanizaki Jun' ichirô. Editions Picquier.

-L'ancien calendrier d'un amour d'Andreï Makine. Grasset.

Valdas est le fils d'une famille de Russes Blancs très aisée de Crimée. Sa vie d'adolescent romanesque, encore plein d'illusions, va basculer dans l'horreur d'un monde en guerre. Assassinat des Romanov, guerre civile entre Russes Rouges et Russes Blancs, immigration, guerre de 14-18 puis de 39-45, déportation, règlement de comptes à la libération.

Dans ce chaos généralisé où ne règnent plus que terreur et misère, seul un bonheur résiste encore dans la vie de Valdas: le souvenir des quelques jours d'amour, de tendresse et de douceur qu'il a partagés avec Taïa, une femme des bas-fonds,  gargotière le jour et contrebandière la nuit pour survivre.

Comme si la vie n'était plus que dans cet échange éphémère d'affection.

-Fille d'octobre de Linda Boström Knausgard. Grasset.

 Entre 2013 et 2017, Linda effectue plusieurs séjours en hôpital psychiatrique. Un réquisitoire contre les dérives de la psychiatrie actuelle qui pratique encore les séances d'électrochocs. Une réflexion sur l'écriture, l'amour et la maternité.

-Tomber deCarlos Manuel Alvarez. Mémoire d'encrier.

Ce roman raconte le délabrement d'une famille cubaine qui partage le même appartement, dans un pays où la pauvreté, la privation justifient le vol.

Une illustration de ces deux phrases de Plilip Roth: "On a tous un foyer. C'est toujours là que les choses tournent mal."

-La clé des champs et autres impromptus d'André Comte-Sponville. puf.

Que peut dire un athée à un mourant qui l'est aussi pour essayer d'apaiser une angoisse bien légitime?

La plupart des réponses à cette question se trouve déjà  dans les écrits des penseurs matérialistes, épicuriens. Epicure, Lucrèce. Mais aussi chez les Stoïciens, chez  Montaigne, Voltaire...

"On aime la vie mais le néant ne laisse pas d'avoir du bon." Voltaire.

-Notre si chère vieille dame auteur d'Anne Serre. Mercure de France.

Une vieille femme écrivain, donnée pour mourante, laisse un manuscrit inédit et désordonné avec des pages manquantes qu'un réalisateur, un caméraman et une sripte vont essayer de reconstituer.

 Tout au long du récit, personnes réelles, narrateur et personnages de la fiction se rencontrent et dialoguent comme si l'auteur voulait supprimer toute frontière entre réalité et imaginaire et signifier que la vie circule autant, peut-être même plus, dans la création que dans ce qu'on appelle "la vraie vie".

"Il y a longtemps que je serais mort si je n'avais pas eu ma libre entrée dans les domaines enchantés de l'imagination." Laurence Sterne.

Epigraphe choisie par l'auteur, Anne Serre.

-Les sources de Marie-Hélène Lafon. Buchet/ Chastel.

-Monstres de Frédéric Richaud. Julliard.

C'est l' histoire de Catherine Beauvais, dite Cateau la borgnesse. Une femme difforme et d'une laideur qui suscite dégoût, railleries cruelles et détestation mais dotée d'une très grande intelligence et d'une connaissance exceptionnelle des plantes, des ventres et des clystères. 

Chargée de soigner le postérieur  de la reine Anne d'Autriche, une gloutonne qui souffrait toujours de maux de ventre, et  la blennoragie de la guillery du roi Louis XIV( on dit même que c'est Catherine qui le déniaisa), elle devint baronne de Beauvais.

Un livre sans illusion sur l'âme humaine,  même celle de ceux et celles qui se piquent d'être de beaux esprits,  et souvent très drôle.

Un très agréable moment de lecture.


                                    "Chacun voit ce que tu parais   

                                      peu perçoivent ce que tu es."

                                                   Nicolas Machiavel, Le Prince.

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-Enfant de salaud de Sorj Chalandon. Editions Ookilus.

"Le salaud, c'est  l'homme qui a jeté son fils dans la vie comme dans la boue. Sans trace, sans repère, sans lumière, sans la moindre vérité. Qui a traversé la guerre en refermant chaque porte derrière lui.

Le salaud, c'est le père qui m'a trahi."

                          Sorj Chalandon

-No Kid. Quarante raisons de ne pas avoir d'enfant de Corinne Maier. Editions Michalon.

-Encabanée de Gabrielle Filteau- Chiba. Gallimard.

Lassée par un quotidien aliénant à Montréal,  Anouk part vivre dans une cabane abandonnée dans le kamouraska. Une vie solitaire, rude, entre gestes pour subsister, écriture, lecture et dessin où elle va trouver sa place. Celle où elle se sent libre et apaisée.

Un court roman, à la langue savoureuse, qui aide à mieux respirer.

-A mains nues d'Amandine Dhée. La Contre Allée.

"Il m'arrive encore de me noyer. J'ai besoin de m'arrêter quelques secondes et de me poser la question: qu'est-ce que tu veux, toi? Je laisse alors retomber ce qui trouble mon eau et j'extirpe mon désir à mains nues. Je le défends."  Amandine Dhée.

-Triste tigre. Neige Sinno. P.O.L

"J'ai voulu y croire, j'ai voulu rêver que le royaume de la littérature m'accueillerait comme n'importe quel des orphelins qui y trouvent refuge, mais même à travers l'art, on ne peut pas sortir vainqueur de l'abjection. La littérature ne m'a pas sauvée. Je ne suis pas sauvée."

"Apprendre à rester sur le seuil du monde, voilà le défi, marcher comme des funambules sur le fil de nos destinées. Trébucher mais, encore une fois, ne pas tomber. Ne pas tomber. Ne pas tomber."  Neige Sinno.

A chacun de nous de répondre: "Et à moi, que m'ont apporté la littérature et l'écriture? M'ont-elles sauvée?"

Merci Neige Sinno pour ce récit  si courageux et si lucide.

-Le Château des Rentiers. Agnès Desarthe. Editions de l'Olivier.

 Utopie d'un phalanstère de vieux amis. Un roman tendre et lucide sur la place de la vieillesse dans notre société.

-Le pays aux longs nuages de Christine Féret-Fleury. Editions Points.

Une jolie histoire de rencontre. Autour de la cuisine, trois femmes que la vie a meurtries, trois solitudes, un chat et une peite fille se reconnaissent et les blessures s'apaisent doucement.

"Si "guerre" est une arche d'acier, "cuisine" chante comme un oiseau perché sur le rebord d'une fenêtre ouverte. C'est un mot rouge, joyeux et chaud; on peut s'y lover et laisser la tempête se déchaîner au-dehors."

-Pays de neige de Yasunari Kawabata. Albin Michel.

-Sauvagines de Gabrielle Filteau-Chiba. Stock.

Comme dans son roman Encabanée, on retrouve tout l'univers  de Gabrielle Filteau- Chiba: son choix de vivre loin du monde des humains, sa force de caractère, sa liberté, son indépendance, sa douceur, sa tendresse, son aptitude à créer du beau au milieu de tant de laideurs et de cruautés.

Un univers que l'on n'oublie pas et qui console de la moche vie.

Merci Gabrielle.

"C'est fou ce qu'une bête peut apporter comme joie de vivre à quelqu'un qui a si peu de vrais amis dans la vie." Gabrielle filteau -Chiba.

La bête est sa chienne Coyote.

- S'adapter de Clara Dupont-Monod. Stock.

- Bivouac de Gabrielle Filteau-Chiba. Stock.

-ruby moonlight d'Ali Cobby Eckermann. Au vent des îles.

Deux êtres solitaires, Ruby, jeune aborigène unique survivante du massacre de son clan et Jack, un trappeur irlandais, s'apprivoisent dans la société raciste et violente de l'Australie du XIX° siècle.

Un beau récit minimaliste en vers libres.

-L'incandescente de Claudie Hunzinger. Grasset.

-Vous ne connaissez rien de moi de Julie Héraclès. JCLattès.

Récit romancé de la vie de la Tondue de Chartres, photographiée le 16 août 1944 par Robert Capa. 

Une fiction qui, on peut le comprendre, a heurté certaines familles de déportés, mais un narratif psychologique intéressant qui n'est pas sans rappeler les propos d'Hannah Arendt sur "la banalité du mal".

Seule une belle histoire d'amour  a résisté à toute cette folie destructrice. 

"Mais vous ne me détruirez pas. Vous n'aurez pas cette étincelle qui me pousse à continuer envers et contre tout. Car, aujourd'hui, encore plus qu'hier, je suis forte d'un trésor inestimable. Un trésor que beaucoup d'entre vous passerez toute une vie à chercher et n'obtiendrez jamais. J'ai aimé. Et j'ai été aimée."

-Rousse ou Les beaux habitants de l'univers de Denis Infante. Tristram.

Rousse, une jeune renarde libre, intrépide, solitaire, décide de partir à la découverte du vaste monde, animée du désir de savoir. Au cours de cette périlleuse odyssée, elle rencontrera Brune, l'ourse, Noirciel, le corbeau, son maître, celui qui "sait", Coeurfier, le sanglier, Ombre, l'écureuil, Feu, le renard amoureux.

Un très joli conte plein de sagesse et de poésie.

-Les Insolents d'Ann Scott. Calmann Levy.

Alex, compositrice de musique de films, décide à quarante-cinq ans de quitter Paris et d'aller vivre seule dans un coin isolé du Finistère. C'est là qu'elle va se réinventer et trouver sa place.

Mélange de roman intimiste et de réflexions sur nos rêves déçus, la solitude et l'absurdité de notre société contemporaine.